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Les longues veillées d'hiver à la campagne présentaient autrefois un caractère qu'elles n'offrent plus aujourd'hui. Les réunions, alors nombreuses, étaient toujours fort gaies : la politique n'était point encore connue. Un ou plusieurs membres de l'assistance savait provoquer le rire le plus franc par le récit de l'un de ces contes qui se transmettaient de génération en génération depuis les temps les plus reculés. [...] Dans la plupart de ces récits, les curés et les maîtres d'école sont mis en scène et on leur fait jouer des rôles qui sont loin d'être à leur honneur. Ils étaient les premiers à en rire et contribuaient même à propager ces contes, car la note y était toujours forcée, puisque c'étaient eux les plus instruits et les plus intelligents dans les campagnes. Il n'y a que la vérité qui blesse, dit un proverbe. Or, l'invraisemblance était si flagrante qu'ils ne songeaient nullement à s'en offenser... (extrait de la Préface).
Alcius Ledieu (1850-1912), bibliothécaire à Abbeville, historien et écrivain régionaliste. On lui doit outre Une gerbe de Contes Picards, La guerre de trente ans en Artois, Histoire de Crécy-en-Ponthieu, un Dictionnaire picard, des Contes licencieux de Picardie, etc.