Dans son avant-propos, Dostoïevski, à l'époque hanté par le problème du suicide, résume lui-même Une femme douce: "Imaginez un mari dont la femme... > Lire la suite
Dans son avant-propos, Dostoïevski, à l'époque hanté par le problème du suicide, résume lui-même Une femme douce: "Imaginez un mari dont la femme s'est tuée en se jetant quelques heures auparavant par la fenêtre, et qui est là, étendue sur la table. Il est bouleversé et n'a pu encore rassembler ses idées. Il erre à travers les chambres et s'efforce de découvrir un sens à ce qui vient de se passer". Le monologue du mari qui revient à travers un long flashback sur l'immense malentendu de sa vie conjugale passée, faite toute entière de non-dits, d'orgueil et de haine-amour pour cette jeune femme singulière et mystérieuse, trouve une étrange force dans la traduction de Boris de Schloezer et Jacques Schiffrin. Publiée à l'origine dans le Journal d'un écrivain de Dostoïevski, cette longue nouvelle a été magnifiquement adaptée au cinéma par Robert Bresson avec Dominique Sanda dans le rôle principal.