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Partout dans le monde, des femmes et des hommes se mobilisent pour faire de l'économie autrement, une économie citoyenne qui ne soit pas au service du profit mais de l'intérêt collectif, et fondée sur la solidarité. L'économie solidaire concerne-t-elle un secteur de seconde zone, tout juste bon à panser les plaies de l'économie néolibérale ou pallier les manques d'un service public déliquescent ou inexistant ? Comment expliquer le faible intérêt, dans la littérature sur l'économie sociale et solidaire, pour le genre et les théories féministes ? Pourtant, ces initiatives sont fortement genrées et les femmes y sont souvent surreprésentées. Les activités sont marquées par des valeurs implicites de don de soi ou de sacrifice pour le bien- être de la famille, face à la crise et aux déficiences des systèmes de protection sociale. À quelles conditions trouve-t-on dans ces initiatives une opportunité de réinvention de l'économie, réencastrée dans le social et le politique et au service de la justice sociale et de genre ? Quelles sont les alternatives face à la crise de la reproduction sociale ? Peut-on repenser le politique et la démocratisation de l'économie ? L'économie solidaire peut-elle constituer une source d'émancipation pour les femmes ou est-ce que la solidarité, souvent dans des situations d'exclusion, ne fait que reproduire les mécanismes de leur propre exploitation ? Dans quelle mesure et à quelles conditions l'économie solidaire peut-elle être féministe ?