Cet ouvrage poursuit deux objectifs. Le premier consiste à montrer que la monographie régimentaire est un exercice de style permettant de développer... > Lire la suite
Cet ouvrage poursuit deux objectifs. Le premier consiste à montrer que la monographie régimentaire est un exercice de style permettant de développer la connaissance de l'armée française de 1914-1918. Le second, fondé sur l'exemple du 47e régiment d'infanterie de Saint-Malo, est de voir en quoi l'étude approfondie de la culture professionnelle des combattants renouvelle les débats liés à l'endurance des soldats au cours de la Première Guerre mondiale. Ces débats ont été en effet trop longtemps enfermés dans la dualité de la contrainte et du consentement, et il s'agit ici de tenter de la dépasser. Après avoir démontré la pertinence de l'échelon régimentaire comme espace de réflexion et défini les sources et la méthode employées, le propos s'attachera à démontrer en quoi consiste le « métier » du 47e RI pendant la Première Guerre mondiale. Ensuite, il s'agira de se poser la question de la recharge du capital combattant de l'unité, celui-ci s'émoussant mécaniquement au fil de la campagne. Enfin, nous envisagerons la sortie du conflit et appréhenderons l'expérience de guerre, non plus uniquement comme une souffrance subie, ce qu'elle est indéniablement, mais aussi comme un capital que les anciens combattants parviennent à faire plus ou moins efficacement fructifier selon les milieux socioprofessionnels dans lesquels ils évoluent.