25 ans, rien que du malheur. Ça n'est pas tout à fait exact. Les années 70 n'étaient pas si dures à supporter, allons. Pas de vapeurs. Les jeunes... > Lire la suite
25 ans, rien que du malheur. Ça n'est pas tout à fait exact. Les années 70 n'étaient pas si dures à supporter, allons. Pas de vapeurs. Les jeunes gens ne savent pas où ils en sont. Ils ignorent s'il vaut mieux entrer aux Bains-Douches, ou dans la Pléiade. Tous leurs malheurs viennent de là. Ils confondent Isabelle Adjani et Anna Karénine. Ils ont cru que le cinéma était plus important que la vie. Ils se sont pris pour Drieu La Rochelle, et ils ne se sont pas suicidés. Ils aimaient Fitzgerald, et ils n'ont pas rencontré Zelda. C'était d'une injustice. Il leur restait les livres, les leurs, ceux des autres, les films. Que faire ? Mitterrand était au pouvoir. On disait, un peu vite, qu'ils étaient dans l'opposition. Ils avaient d'autres soucis. La politique, au fond, ils s'en foutaient. Ce qu'ils voulaient ? Être riches et célèbres, comme dans les films de Cukor. L'époque ne se prêtait pas à ça. Ils ont fait un flash-back, une mise au point. Ils se sont penchés sur leur passé, si maigre, si triste, en vérité. J'ai repensé à tout ça. Peut-être que ça m'a fait mal. Le plus souvent, ça m'a fait ricaner. Un Triomphe est l'histoire de cet éclat de rire. La gorge serrée.