Dans l'épître aux Romains, un certain Juif, Paul de Tarse, devenu apôtre du Christ sans avoir conscience d'avoir perdu son appartenance au peuple juif,... > Lire la suite
Dans l'épître aux Romains, un certain Juif, Paul de Tarse, devenu apôtre du Christ sans avoir conscience d'avoir perdu son appartenance au peuple juif, s'explique sur l'Évangile qu'il considère non pas comme une déviance, mais comme l'accomplissement de la foi d'Israël. Cela peut légitimement surprendre, décontenancer, voire choquer les Juifs de jadis et d'aujourd'hui, mais cela mérite d'être entendu au moins comme une interprétation possible... Paul Bony prend cette lecture au sérieux. Au moment où l'épître est écrite, il n'y a pas encore de rupture entre juifs et chrétiens (le terme « chrétiens » n'est jamais utilisé par Paul, mais celui de « croyants »). La mouvance judéo-chrétienne peut encore passer pour l'un des divers mouvements du judaïsme d'alors, plus divers que nous l'imaginions récemment encore, y compris parmi le courant pharisien lui-même. Et si à sa manière Paul nous indiquait une perspective originale pour penser aussi le dialogue interreligieux ? Paul Bony a exercé longuement un ministère d'initiation à l'exégèse biblique, dans les séminaires, puis à l'Institut de théologie et de sciences des religions à Marseille.
Paul Bony, professeur d'exégèse biblique à l'Institut des sciences et théologie des religions, département de l'Institut catholique de la Méditerranée, à Marseille.