James, réfugié en 1941 dans une grande ville de la zone libre, pour y reprendre ses études interrompues par la guerre, grille du désir de se lancer... > Lire la suite
James, réfugié en 1941 dans une grande ville de la zone libre, pour y reprendre ses études interrompues par la guerre, grille du désir de se lancer dans l'aventure, le destin l'y aide en lui donnant comme voisin de palier un mouchard de la Gestapo. Tout partira de ce détail. Ce sera dans la résistance qu'il fera ses premiers pas d'aventurier. Livré à lui-même, il deviendra un espion, puisque la radio de Londres l'y encourage : "Introduisez-vous chez l'ennemi..." Encore adolescent, il se trouve donc sans transition mêlé aux "hommes", du moins ceux qui s'intitulent ainsi. C'est avec étonnement qu'il les découvre. Il vit durant des mois parmi des bandits que les circonstances ont transformés en policiers. Il est trop jeune, trop malléable encore, pour ne pas être "contaminé", et bientôt les mauvais instincts qui sommeillaient en lui se révèlent. Il lutte contre eux - car il ne veut pas perdre de vue son objectif. Tout en constituant contre ses compagnons un dossier accablant, il les regarde vivre, essaie de les comprendre, les étudie patiemment. Qu'ils sont loin, ces truands, de tous ceux que les livres et le cinéma lui ont fait connaître ! Qu'ils sont loin de ces durs ne rêvant que plaies et bosses, de ces tueurs glacés et lucides... En les étudiant, il les trouve étrangement proches de lui : Monsieur Charles, loyal et bon, dont le hasard a fait un assassin ; Albert en qui tout est pourri, sans remède ; Toto, pittoresque voyou dont le bavardage est trop souvent amusant ; Lulu qui organise sa vie de souteneur avec une placidité de petit commerçant ; La Fouine, au triple visage : bourgeois, agent secret et bandit. James, espion de pacotille, s'il reste leur adversaire, n'est déjà plus leur ennemi. Il persévérera cependant dans la voie qu'il s'est tracée. Il les conduira à leur perte comme il l'avait projeté, mais non sans lutte, non sans remords. Après il lui faudra terminer ses études, prendre dans la société la place qui lui était réservée et oublier surtout, oublier tout ce que lui a coûté cette aventure : ses illusions, ses rêves de jeunesse, oublier aussi ses camarades trahis et la mort, si édifiante, de Monsieur Charles. Il s'agit ici d'une histoire authentique. Dominique Roynard a suivi de très près l'aventure de James dans la police allemande. Tout ce qui a trait au double procès de Charles a été recueilli dans la presse de l'époque (1945-46).