Mon passage à la tête de ce pays le marquera d'une empreinte indélébilependant des sièclesHabib Bourguiba Discours prononcé le 12 avril 1973devant... > Lire la suite
Mon passage à la tête de ce pays le marquera d'une empreinte indélébilependant des sièclesHabib Bourguiba Discours prononcé le 12 avril 1973devant les membres de l'Assemblée Nationale Le 7 novembre 1987, la Tunisie abordait, suivant la terminologie officielle désormais en vigueur, une « ère nouvelle ». Pendant trente années, Habib Bourguiba a présidé aux destinées de la République tunisienne, le Nouvel État pour l'avènement duquel il avait combattu la France coloniale et dont il avait élaboré les symboles, forgé les instruments et orienté les interventions, avec l'espoir non dissimulé de marquer les siècles de son empreinte. Le temps d'une mise en alerte des forces de police et de la lecture d'une proclamation, il a quitté la scène politique, victime d'un « coup d'État » apparemment banal mais exceptionnel à plus d'un titre : le Président de la République tunisienne a été destitué et remplacé par son Premier Ministre, pacifiquement et dans le respect de la lettre de la Constitution, sans susciter l'enthousiasme ni l'indignation d'une population partagée - pour autant que l'on puisse en juger - entre le soulagement et le regret. La destitution de Bourguiba, déclaré médicalement « empêché » dans l'exercice de la charge présidentielle, lève l'hypothèque d'une succession et interroge sur le devenir d'un héritage. Conçues et rédigées alors que l'après-Bourguiba relevait encore du futur, les contributions ici réunies dressent en quelque sorte un inventaire de cet héritage et en situent les enjeux. Bien évidemment, pas plus que leur objet, elles ne sauraient être tenues pour « au-dessus de tout soupçon ».