Gouverner : 1958-1962 ! Le titre du troisième tome des Mémoires de Michel Debré en souligne l'importance. De mémoire de Républiques on ne connaît... > Lire la suite
Gouverner : 1958-1962 ! Le titre du troisième tome des Mémoires de Michel Debré en souligne l'importance. De mémoire de Républiques on ne connaît guère de gouvernement qui ait bénéficié d'une telle longévité et qui, par les décisions prises, ait autant engagé l'avenir de la France. Sept mois après le retour au pouvoir du général de Gaulle, et alors que le drame algérien est déjà noué depuis quatre ans, et jusqu'aux prémices de la paix, Michel Debré est Premier Ministre. C'est dire la valeur de son témoignage, très attendu, sur des événements qui n'ont pas fini de susciter les passions. L'auteur restitue avec minutie les étapes des tentatives de paix et les drames successifs - complot des barricades, putsch des généraux, naissance de l'O. A. S. Il suit au fil des pages l'action du général de Gaulle. Nul ne pouvait mieux que cet ouvrage contribuer à une meilleure connaissance des problèmes d'une extrême complexité que le Général avait reçus en héritage et que son Premier Ministre, soumis aux interrogations nées de ses propres convictions, partagea avec un sens de la fidélité et de l'intérêt national. Au-delà de l'affaire de l'Algérie et du Sahara, cet ouvrage apporte une moisson d'informations sur le redressement financier et économique, sur la nouvelle politique scientifique, les réformes agricoles, les exigences de la paix scolaire, la création du Centre national d'Etudes spatiales, l'Outre-Mer et l'évolution de la Communauté, les premières lois de programme, des mesures décisives pour l'aménagement du territoire : les circonstances du transfert des Halles de Paris, de l'aménagement du quartier de La Défense, de la création du R. E. R. sont, parmi d'autres, évoquées. L'ampleur du travail accompli par le gouvernement éclate aux yeux du lecteur. Enfin, au terme de trois ans et trois mois de pouvoir, la modernisation de notre système de défense, la naissance, traitée dans le détail, de la force de dissuasion, la disposition de l'arme nucléaire donnaient à la France « les mains libres » et la mettaient en mesure d'exercer son influence en Europe et dans le monde.