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« Peut-être est-ce le geste de retirer le gant. Il me sembla que les sentiments me traversaient avec un léger décalage, sans que je sois certaine de les éprouver réellement. Je regardais le gant de cuir que je tenais dans la main gauche. Ma main droite était nue, et cette nudité me parut aussi artificielle que le gant noir et lisse. Des images se levaient, propices à l'érotisme. De Fabrice, je m'imaginais la proie. Je jouerai ce rôle-là, pensais-je, il lui plaira. Et cependant que je répétais le geste, d'ôter et remettre le gant, j'éprouvais le même vertige que les enfants qui répètent un mot, femme, femme-femme, jusqu'à ce que ses syllabes perdent leur sens. » Quand tombent les masques d'amoureuse, de mère ou de fille douce, se révèlent des êtres changeants. Dans ce roman-manifeste, Isabelle Sorente explore les secrets des femmes. La géométrie variable du désir. Un féminin en perpétuelle transformation.