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L'économie libérale a su apporter le confort, mais non le bonheur à l'homme moderne, affecté par la perte du sens de son existence et une dilution générale des liens sociaux. Les médias internationaux ont fait naître l'esquisse d'une conscience planétaire, non sans confusion : la fonte rapide de toutes les frontières s'accompagne d'une renaissance des particularismes, dans un monde qui semble hésiter entre intégration et fragmentation. Les idéologies défuntes ont fait place à un pragmatisme à courte vue, finalement bien peu réaliste quand un chômage endémique menace la cohésion sociale au Nord, tandis qu'au Sud des foules entières ont perdu l'espoir de sortir de la misère. Pour Robert Salmon, il est inacceptable de répondre par l'exclusion aux défis actuels, qui appellent à un changement radical des mentalités, alors que les valeurs d'hier rencontrent leurs limites : le rationalisme bute sur l'incertitude et la complexité, la liberté sur le besoin de responsabilité et de solidarité, l'efficacité à court terme sur les nouvelles exigences écologique et éthique. Qui veut préparer l'avenir doit fonder sa stratégie sur l'homme, car une telle démarche peut seule intégrer des valeurs largement partagées, comme l'exigence démocratique, le souci éthique, l'appartenance à un groupe, la soif de renouveau, la préservation de l'écosystème. L'objectif ne peut plus être de mieux se servir des hommes, mais de mieux les servir. Ceux-ci pourront alors s'abandonner, grâce à une confiance restaurée, à leur mouvement naturel, trop longtemps contrarié : s'investir avec passion dans leur métier, à mesure que se développera leur conscience d'être co-créateurs de leur destin et coresponsables de l'évolution de l'humanité.