Thérèse Martin

Le père ? Un doux illuminé, un petit horloger qui a mis un peu d'argent de côté, qui rêvait d'être moine, aimait les pèlerinages, meurt sénile et paralysé. La mère ? Une dentellière dure à la tâche, prématurément épuisée, bonne commerçante jusque dans la dévotion. Le décor ? La Normandie, de Flaubert à Maupassant : cru laitier, crème et cidre, climat insalubre, première région de France pour la tuberculose, patrie de la bêtise.
Les personnages ? Un Homais catholique, des prêtres patriotes, des rentiers satisfaits, des petites filles modèles craintives et crispantes, des nonnes hargneuses. Thérèse ? La dernière de neuf enfants, dont quatre morts en bas âge. Restent cinq sours, dont une débile. Son histoire est une éducation sentimentale, comique et mystique, un grand frisson fait de petits riens. Elle se donnait le surnom de Monsieur Toto, elle deviendra la plus grande sainte des temps modernes.