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Tout en s'inscrivant dans le cadre général de la réflexion sur le rapport entre esthétique et éthique dans des pièces de théâtre où est abordé un sujet politique, l'ambition de ce volume est de dépasser une approche qui regarde les ouvres sous l'angle exclusif de l'engagement ou du désengagement. Il fait, à cette fin, le pari de l'ouverture à d'autres périodes et d'autres champs culturels, proposant, en complémentarité, quelques études sur des théâtres politiques de jadis et d'ailleurs. Chemin faisant, les articles soulèvent la question de l'acceptabilité du politique au théâtre. Dans quelle mesure le public est-il prêt à entendre un « sens politique » derrière ce qui se livre parfois comme un innocent divertissement, quelles sont les époques ou les conjonctures où il se montre plus ou moins volontaire pour coopérer à son avènement ? Si les articles ne proposent pas, à proprement parler, d'études culturelles, ou des analyses des mentalités explicitant les raisons pour lesquelles le « politique » entre plus ou moins dans un horizon d'attente donné, ils apportent des informations sur la façon dont les auteurs abordés perçoivent eux-mêmes (et se positionnent par rapport à) cet implicite de la relation théâtrale. Certains travaux décrivent ainsi des stratégies de légitimation des sujets politiques, surtout dans les situations où la contrainte du pouvoir rend l'exercice dangereux. D'autres décryptent la volonté ou le génie de certains auteurs de ne pas être, politiquement, exactement là où le public attend que le texte se place. Tous dessinent un ensemble plus riche en lignes de fuite qu'en lignes de force, ouvrant des champs dans lesquels le lecteur poussera, en fonction de ses intérêts, ses propres explorations.