Le lecteur non averti qui ouvrira ce livre croira se trouver devant un recueil de poèmes en prose, fortement teintés de surréalisme, foisonnant d'images... > Lire la suite
Le lecteur non averti qui ouvrira ce livre croira se trouver devant un recueil de poèmes en prose, fortement teintés de surréalisme, foisonnant d'images saisissantes, oscillant sans cesse entre le rêve mystique, l'obsession charnelle et le grotesque. Des textes qui vont de l'expression de la plus intense souffrance à la dérision philosophique, « le fond de la pensée c'est le chien », en passant par la réflexion sur l'écriture, « en écrivant la pensée me dépasse, je la retiens, mais j'aime mieux cela que de causer sans liberté ». Il s'agit pourtant de textes écrits par des « fous » et publiés entre 1850 et 1930 dans diverses revues spécialisées que l'on peut consulter à la bibliothèque de Sainte-Anne. Pour la première fois ils sont ici présentés en nombre, dépouillés de tout commentaire clinique, parlant d'eux-mêmes dans toute la violence de leur beauté littéraire. Parions que plus d'un « normal » trouvera ici l'écho amplifié et troublant de ses propres angoisses, de son propre vertige et de ses propres doutes, et se reconnaîtra dans la réflexion de l'un de ces anonymes, « mon masque est ordinaire, mais mon âme est insondable ».