Le tofu, je l'ai longtemps côtoyé sans même le voir. J'ai vécu des années entre les Philippines, le Japon et Taïwan, et j'ai passé quelques années... > Lire la suite
Le tofu, je l'ai longtemps côtoyé sans même le voir. J'ai vécu des années entre les Philippines, le Japon et Taïwan, et j'ai passé quelques années de plus à bourlinguer dans le reste de l'Asie ; le tofu était partout, omniprésent au point de passer inaperçu. Pourtant, ce produit multi-facettes faisait tout pour se faire remarquer. À Taïwan, je le sentais de très loin, avant même d'entrer dans les marchés de nuit embaumés par d'immenses marmites de tofu puant. En Chine, il se déclinait à l'infini en textures, saveurs, formes et couleurs, se couvrant parfois de poils. Au Japon, il revenait dans la majorité des repas, du petit-déjeuner au dîner. En Asie du Sud-Est, les adorables petits cubes de tofu soufflé avaient un cour alvéolé qui prenait tout son sens dans les soupes. En Corée, c'était le meilleur copain du kimchi. En Birmanie, c'était tout autre chose, il était jaune et glissant, aussi bon en salade qu'en friture. Bref, quoi qu'on en dise en France, le tofu n'a rien d'ennuyeux. Quand on commence à faire l'inventaire de tous les visages qu'il peut prendre, et des usages incroyablement variés que les peuples d'ExtrêmeOrient lui ont trouvés en cuisine, on se prend à rêver d'un voyage gastronomique sur les terres du tofu, entre ateliers de confection, marchés traditionnels, restaurants et repas de famille. Suivez-moi, je vous y emmène.
Journaliste après une formation en anthropologie, Camille Oger est écrivain, photographe et reporter. Spécialiste des sujets de société et de gastronomie, elle écrit entre autres pour ELLE, Régal, 180°C et Causette.