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Étrange coin que cette province belge où la Patrouille de Marc arrive par un été brûlant, violent, à peine supportable et où les garçons vont être mis à rude épreuve. Marc, on s'en souvient, est le C. P. têtu de « Thierry, tête de fer », et il va nous prouver une fois de plus son obstination. En ce pays des Eaux Mortes, les églises ont été dévastées, les unes après les autres, on n'y entend plus aucun son de cloches, on vit dans une aimable indifférence. Pourquoi ? C'est alors que survient Gilbert, l'adolescent au cheval, qui explique calmement que tout ce qui a croulé là est l'ouvre de sa famille, qu'ils sont parvenus à transformer les églises en ruines inutiles et qu'il entend bien continuer. Le garçon est droit, loyal, persuadé de l'absolue nécessité de ce qu'il fait. Marc décide de tout interrompre, de renoncer au grand camp, de s'installer auprès de Gilbert et là d'attendre son heure. Viendra-t-elle ? Terre des ombres n'est pas un livre « édifiant ». Ce n'est pas une bleuette à bonnes intentions. C'est un livre âpre, violent, qui se monte pièce à pièce comme une tragédie au cour d'un été torride, ardent comme une fournaise, où l'on se querelle, où l'on se bat, où l'on crie. Un livre d'une puissance rare et qui est bien dans la même ligne que ce « Thierry », dont personne n'a oublié la grandeur et qui fut salué comme un chef-d'ouvre authentique.