Hubert est né en 1971 à Saint-Renan, dans le Finistère. Il étudie aux Beaux-Arts d'Angers où il fait la rencontre de Yoann, qui l'incite à se lancer dans la bande dessinée. D'abord coloriste pour Paul Gillon, Jason, David B., Tronchet ou encore Sean Phillips, Hubert impose progressivement une palette aussi élégante que réfléchie. Mais le jeune auteur a également de l'appétit pour le scénario, discipline à laquelle il va vite se consacrer.
Hubert démarre ainsi Le Legs de l'alchimiste en 2002, avec Hervé Tanquerelle (Glénat), ou encore Les Yeux verts (Carabas), avec Zanzim, qu'il retrouvera quelques années plus tard, par exemple sur le diptyque Ma Vie posthume. Alternant scénarios légers et plus graves, Hubert surprend souvent ses lecteurs, osant même traiter de thématiques aussi complexes que l'anorexie dans La Chair de l'araignée, sur un dessin très esthétique signé Marie Caillou.
C'est la série Miss Pas Touche (Dargaud), dessinée par le duo Kerascoët, qui le révèle au grand public en 2006. Hubert et Kerascoët arrivent ensuite chez Dupuis pour la série Beauté, en 2011. Ce conte merveilleusement mis en image, avec son intrigue à la fois cruelle, philosophique, romantique et féministe, vaut à ses auteurs un joli plébiscite ainsi qu'une prépublication dans le journal Spirou. Beauté, fantaisie médiévale où le laideron Morue expérimente les « affres » de la beauté à la suite d'un sortilège, est sélectionnée au Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême en 2012 et se voit récompensée du Firecracker Alternative Book Award « Best Graphic Novel 2015 » aux États-Unis.
Scénariste de plus en plus reconnu, Hubert ne néglige pourtant pas son travail de coloriste, ouvrant sur des séries aussi prestigieuses que le Spirou et Fantasio de Yoann et Vehlmann, ou encore la série Atom Agency de Yann et Schwartz (Dupuis). En 2014, Hubert démarre avec Petit (Soleil-Métamorphose) la saga des Ogres-Dieux, mise en images par Bertrand Gatignol. Cette série, très remarquée et récompensée au célèbre festival de Lucca, dévoile un nouveau pan de l'imaginaire foisonnant de son scénariste.
En 2016, Hubert réalise avec Virginie Augustin Monsieur désire ? (Glénat), récompensé par le prix Diagonale du meilleur album. En 2019, il publie avec Gaëlle Hersent Le Boiseleur (Soleil-Métamorphose). Autant de réussites scénaristiques qui valent à Hubert, en 2015, le prestigieux prix Jacques-Lob pour l'ensemble de son ouvre. Hubert nous quitte le 12 février 2020, peu avant la sortie de son ouvrage Peau d'homme, dessiné par Zanzim.
Peau d'homme, conte piquant dans lequel une jeune femme médiévale expérimente la vie dans le corps d'un homme, séduit autant par sa réflexion sur le genre que par la beauté de son dessin. Il récolte une moisson de prix comme la bande dessinée en a connu peu, cumulant Grand Prix RTL, Prix Landerneau, Prix Wolinski, Grand Prix de la critique ACBD ou encore Fauve des lycéens à Angoulême. En 2021 sort à titre posthume Joe la pirate, avec Virginie Augustin (Glénat), biographie d'une femme hors-normes : Joe Carstairs.
Un génie sensible et inattendu de la bande dessinée moderne est parti. Mais ses ouvres ont encore une longue vie devant elles... Coloriste à la palette réclamée par les plus grands auteurs, Hubert s'est aussi illustré avec de grands scénarios, à la fois habités de grandes thématiques de notre temps et à la narration implacable. Hubert a ainsi parlé d'anorexie, de genre ou encore d'homosexualité dans des contes et récits devenus aussi incontournables que Miss Pas Touche (Dargaud) ou Beauté (Dupuis), dessinés par le duo Kerascoët.
On lui doit aussi la saga des Ogres-Dieux (Soleil-Métamorphose), mise en images par Bertrand Gatignol. Hubert nous a quittés en 2020, quelques semaines avant la publication du remarquable Peau d'homme, dessiné par Zanzim et lauréat de prix aussi prestigieux que le Grand Prix RTL, le Prix Landerneau, le Prix Wolinski, le Grand Prix de la critique ACBD ou encore le Fauve des lycéens à Angoulême. Un album qui a définitivement imposé Hubert comme l'un des scénaristes les plus surprenants et pertinents de son époque.
Vincent Mallié est né le 24 avril 1973 à Paris.
Après un bac d'économie, il décide de se consacrer à l'Histoire, sur les bancs de la faculté de Jussieu. Une vocation qui ne durera que quelques mois, puisque l'appel du dessin le pousse vite vers l'École supérieure des arts graphiques de Paris où, à partir de 1992, Mallié suit une formation en graphisme publicitaire. En 1998, Vincent Mallié fait son entrée en bande dessinée avec la série Hong Kong Triad (Éditions Le Téméraire) réalisée avec son copain de lycée Joël Parnotte.
Prépubliée dans le magazine Golem, cette série est ensuite reprise par les Éditions Soleil, où le duo signera Les Aquanautes (2000-2006). Toujours chez Soleil, Vincent signe ensuite la série L'Arche, sur un scénario de Jérôme Félix. Le jeune auteur y fait montre d'une belle capacité d'adaptation à tous les univers narratifs, ainsi que d'un graphisme efficace mais ne concédant rien à l'esthétisme. Au début de sa carrière d'auteur, Vincent travaille également pour le cinéma en tant que story-boarder et stagiaire-décorateur.
En 2007, Vincent Mallié démarre une collaboration avec le mythique Régis Loisel, qui lui écrit avec Jean-Blaise Djian la saga Le Grand Mort (Éditions Vents d'Ouest). Cette série aux ambiances bretonnes, à la fois post-apocalyptique, écologique et fantastique, séduit vite un large public autant qu'elle impose le dessin semi-réaliste précis et chatoyant de Mallié. Plus qu'un « grand mort », c'est une grande naissance : celle d'un remarquable auteur au dessin devenu aussi apprécié qu'identifiable.
La série trouve sa conclusion en 2019, au bout de huit tomes. En 2010, Loisel et Le tendre offrent à Vincent Mallié un nouveau et prestigieux terrain de jeu avec la reprise de La Quête de l'oiseau du temps. Mallié, en charge de la série à partir du tome 7, La Voie du Rige, y donne une nouvelle dimension à un personnage devenu légendaire, particulièrement mis en valeur dans des compositions naturelles époustouflantes.
Mallié signe en 2013 Le Chevalier Bragon, tome 8 de la saga, avant de passer le flambeau à David Etien. En 2021, Vincent intègre les Éditions Dupuis et la collection « Aire Libre » avec Ténébreuse, un splendide diptyque médiéval scénarisé par le regretté Hubert (Peau d'homme). Mallié, au service de ce conte féministe épique et puissant, laisse à nouveau exploser d'autres facettes de son talent. Et il se pourrait bien qu'il lui en reste quelques autres en réserve...
Parallèlement à ses activités d'auteur de bande dessinée, Vincent Mallié est un peintre accompli, exposé chez Christie's, Maghen, La Main Blanche ou encore à la galerie 9e Art. Complice au long cours du très exigeant Régis Loisel, Vincent Mallié a signé avec ce dernier la fantastique saga Le Grand Mort (Éditions Vents d'ouest, sur un coscénario de Djian), ainsi que deux tomes de la mythique Quête de l'oiseau du temps.
Réputé pour l'esthétique de son trait semi-réaliste, l'efficacité de son découpage et son don pour de fabuleuses compositions naturelles, Vincent Mallié intègre en 2021 le catalogue Dupuis avec Ténébreuse, diptyque médiéval réalisé avec le regretté Hubert. L'occasion pour lui de proposer un dessin épique et séduisant, dans un conte féministe aussi puissant que marquant.