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Le pari de ce livre est de constituer le poème comme une forme entière et autonome, à distance des marges et des formats où il est le plus souvent relégué.
Il en passe pour cela par des formes d'écriture qui ne relèvent pas directement de ce qu'on a le réflexe d'associer à la poésie : notes de voyage, mode didactique ou narratif, réflexions sur le temps ou sur le langage, souvenirs, tout contribue à le relancer.
L'idée est celle d'une phrase émancipée dont le poème, agissant comme le récit de son recommencement perpétué, serait l'agent.
Rien de formel à cela, au contraire : ce livre qui se laisse traverser par de nombreux pays (et par leurs langues) est d'abord une longue exploration du sensible et, via tout un travail sur la résonance, une lecture des traces que l'Histoire laisse sur lui.
Temps réel, qui court sur vingt-cinq ans, s'inscrit dans le sillage de Basse continue, publié dans « Fiction & Cie » en 2000, et cherche à donner corps à ce qu'indiquèrent les titres d'essais comme La Fin de l'hymne (1991) ou L'Élargissement du poème (2015).