"Les objets auxquels je tenais le plus ont disparu, les passions se sont évaporées, les amitiés effilochées ; sur tant de pavés que j'ai battus,... > Lire la suite
"Les objets auxquels je tenais le plus ont disparu, les passions se sont évaporées, les amitiés effilochées ; sur tant de pavés que j'ai battus, je reconnais à peine les reflets de mes propres déboires.
Une jeune fille qui, devant un lac, pense, comme tant d'autres, vaguement et vainement à la mort, est-ce donc tout le bien que m'ait concédé cette terre, en quarante années ?"
Sylvia n'est ni un récit biographique ni un récit romancé. Les événements et les personnes, à commencer par la sienne, n'intéressent l'auteur que comme la matière première d'une recherche et d'une expérience. Il s'agit pour lui non de savoir ce qu'il est et ce qu'il lui advient, mais ce qui de lui subsiste. Sylvia en est pour lui le symbole, il ne doute pas que toute vie en contienne un analogue, que chacun d'entre nous ait sa part de grâce.
Qu'est-ce donc que Sylvia finalement ? C'est avant tout une confession et les rêveries d'un homme solitaire, en quête de lui-même, ardent à deviner le secret de sa propre charade.
Historien, journaliste, essayiste, né en 1892 au Vésinet. Ami de Proust, de Malraux, de Drieu la Rochelle, a été directeur de Marianne. Critique de la bourgeoisie et historien de l'Europe. Mort en 1976 à Paris.