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Ce livre présente l'analyse des processus de déstructuration et de mobilisation des sous-prolétaires qui vivent à la rue. Une double logique sociale est ainsi restituée : d'un côté les effets éprouvés et observables des conditions de vie extrêmes, de l'autre, les tactiques de mobilisation d'acteurs infra-humanisés, qui disposent de marges de manouvre étroites pour s'adapter à l'autre monde et y survivre. En recourant au concept de violences extrêmes, il est possible de montrer que le monde décrit est un espace traversé exerçant des effets spécifiques. Des effets qui se retrouvent dans des situations, apparemment aussi différentes, qu'un bidonville, un camp de concentration ou les espaces interstitiels publics. Face à ces situations extrêmes, les sous-prolétaires utilisent des tactiques ponctuelles de survie. Le ressourcement individuel, autrement dit, la mobilisation solitaire de l'habitus par l'onirisme social (processus de déréalisation de la réalité insupportable à vivre), les tactiques de débrouillardise (prélèvement des ressources, lié à différentes modalités de gestion de l'identité) et la mobilisation de soi centrée sur la préservation de l'intégrité corporelle. En sollicitant des pairs, les sous-prolétaires peuvent nouer des alliances ou prélever du sens social contre le monde ordinaire. Le groupe offre une identité de substitution ou entre dans une logique économique de survie.