S'il a commencé dans l'illustration de presse avec des caricatures pour des magazines aussi renommés que Le Point, L'Expansion ou Playboy, c'est dans la bande dessinée que François Boucq explose véritablement. De son expérience passée, il retire un goût prononcé pour les visages expressifs et le dessin fouillé, magnifié par un sens peu commun du cadrage et de la mise en scène. Il se fait connaître pour ses récits humoristiques, où l'absurde le dispute souvent à la parodie.
Mais, doué d'une capacité de travail peu commune (il lui est arrivé de dessiner jusqu'à deux planches par jour, sans jamais renoncer à la qualité qui a fait sa réputation), il délaisse volontiers l'humour pour se consacrer à des récits plus réalistes. Il adapte ainsi des romans de l'auteur américain Charyn (La femme du magicien, Bouche-du-diable), explore le western avec Jodorowsky, dans les pages de Bouncer, ou les services secrets du Vatican avec Sente (Le Janitor).
Héritier direct d'un Giraud, Boucq a ouvert de nouvelles perspectives au dessin réaliste. Ce grand nom de la BD (Grand Prix du Festival d'Angoulême en 1998) est, en outre, l'illustrateur officiel des couvertures des Nouvelles Aventures de San Antonio au Fleuve Noir. Au fil des années, cette synthèse entre caricature et rigueur, lisibilité et précision du dessin a donné naissance à un style unique, qui lui permet de faire vivre tous les genres de récits avec le même brio.
Gotlieb, Marcel
Scénariste Dessinateur
Né le 14/07/1934 en FRANCE
Gotlib naît le 14 juillet 1934 à Paris.
Tout môme, il exerce ses talents en tartinant les murs de l'appartement familial de graffitis que son père, peintre en bâtiment de son état, lessive régulièrement : "Chaque dimanche, mes gravures rupestres disparaissaient comme par magie. Je disposais toujours de surfaces bien propres pour recommencer à tout dégueulasser."
Après une scolarité sans histoire, il se divise en trois: comptable à l'Office commercial pharmaceutique le jour, il suit les cours du soir des Arts appliqués, et s'adonne le dimanche au théâtre amateur.
Cette dernière activité donne un résultat inattendu : répétant chez un copain dont le père dessine pour "Le Pèlerin", il est galvanisé par cet exemple, porte son dossier à Mickey et gagne une place de lettreur dans les studios d'Edi-Monde.
Après 28 mois de service militaire en Allemagne, il décroche quelques travaux - albums de coloriage et contes pour enfants - qu'il exécute avec une certaine Claudie.
En 1962, il dépose un dossier chez Vaillant, épouse Claudie et part en vacances. A son retour, on le cherche partout : il est sommé de livrer une page par semaine à Vaillant. D'où la naissance de "Nanar et Jujube", série dans laquelle va prospérer "Gai-Luron", cousin putatif de "Buster Keaton" et "Droopy".
Mais ce qui l'obsède, c'est "Pilote". Il en rêve la nuit sans oser y aller. "C'était le phare de tout le monde, mais pour un débutant comme moi, ça n'était même pas pensable." De temps en temps, il appelle la rédaction et raccroche.
Enfin, dégoulinant de trac, il s'y présente un jour de 1965 avec un échantillon de son travail - six pages racontant les affres d'un auteur de BD comique - qu'il croit impubliable : la BD de l'époque est vouée aux héros (Tintin, Tarzan), et pas du tout aux problèmes de l'auteur. Mais "Pilote" le publie, et 3 mois après, Goscinny lui propose de travailler avec lui sur "Les Dingodossiers". Ce qui fait de Gotlib un homme honoré et heureux, mais vachement crispé : Goscinny ayant l'habitude de travailler avec des dessinateurs de la trempe d'Uderzo et Morris, il se sent un peu faiblard.
D'ailleurs, au début, il l'est. Il apprend sur le tas, en dessinant des embouteillages, des phares bretons et toutes sortes de machins purement décoratifs - que Goscinny adore lui faire dessiner.
En avance sur leur temps, les Dingodossiers sont fraîchement accueillis, et Gotlib se fait engueuler par ses copains : il se trouve un héros, ce style de BD ne mène nulle part. En fait, elle mène tout droit à la Rubrique-à-brac, que Gotlib attaque en 1968, quand Goscinny, dépassé par le boum Astérix et le boulot qui en découle, lui demande de continuer en solo.
En 1970, il scénarise "Les Clopinettes" dessinées par Mandryka, et "Cinémastock", un pur joyau de rigolade qui doit autant à son talent burlesque qu'au fabuleux dessin d'Alexis.
En 1971, il balance dans "Rock and Folk" une parodie du scoutisme plutôt décapante, "Hamster jovial". En 1972, il crée avec Lob "Superdupont", qui sera monté 10 ans plus tard par Savary.
C'est aussi en 1972 qu'il lance "L'Echo des Savanes" avec Bretécher et Mandryka. En totale liberté, il pousse le bouchon encore plus loin et se met à rigoler avec les choses graves comme Dieu, le sexe et la scatologie.
"Rhââh lovely !" il fait ça pour amuser sa crémière et les copains, mais l'explosion de "L'Echo", qui ne dure pour le trio que le temps de 8 numéros, éclabousse largement le monde de la BD.
En 1972, il joue un gardien de prison dans "L'An 01 de Gébé". on l'aperçoit en 1986 dans "Je hais les acteurs" de Gérard Krawczyk, et il est (évidemment) le héros de "And my name is Marcel Gotlib", court-métrage de Patrice Leconte commandé par la télé et jamais diffusé.
En 1975, il coscénarise "Les Vécés étaient fermés de l'intérieur" (film de Patrice leconte avec Coluche) et fonde, avec son copain Jacques Diament, le mensuel "Fluide Glacial", qui va résister à tous les naufrages de la presse du genre.
C'est dans ces pages qu'il crée en 1981 "Pervère Pépère" - l'un de ses derniers exploits graphiques , puisqu'il abandonne peu à peu le dessin au cours des années 80.
En 1991, il est intronisé "Grand Prix d'Angoulême", et, selon la coutume, une exposition lui est consacrée l'année suivante, "EuroGotlibLand".
Après avoir rédigé une foule d'éditos hilarants pour "Fluide Glacial", il publie en 1993 chez Flammarion "J'existe", je me suis rencontré, roman autobiographique bourré d'humour et d'émotion, où il raconte sa vie d'enfant juif pendant l'Occupation.
Série(s) réalisée(s)
(AUT) Gotlib
Cinémastock
Cinémastock (16/22)
Clopinettes
Clopinettes (16/22)
Dans la joie jusqu'au cou
Dingodossiers (Les)
Dingodossiers (Les) (16/22)
Gai-Luron
Gai-Luron (Fluide junior)
Gai-Luron (poche)
Gotlib (Rombaldi)
Hamster Jovial
Inédits
Pervers Pépère
Rhâ-Gnagna
Rhââ Lovely
Rhâââââ
Rubrique-à-Brac
Rubrique-à-Brac (16/22)
Rubrique-à-Brac (Pocket BD)
Slowburn
Superdupont
Vive la Gaule
Karim Belkrouf est né en février 1961.
Intermittent de la BD, il a collaboré avec François Boucq sur de nombreux projets de communication ou de publicité, son activité principale. Une réelle connivence les a amenés à récidiver régulièrement avant de réaliser en 1992 un ouvrage technico-pédago-délirant sur le vaste sujet du dessin « Un point, c'est tout ! » (Casterman).
Ils ont également co-signé les fameux dossiers de presse de la collection « Troisième Degré Lombard », devenus depuis de véritables collectors, ainsi qu'un album intitulé « Cocktail transgénique » dans la collection « Petits Délires ».
A force de se fréquenter en dilettante et de se renvoyer la balle sur de multiples travaux, ils ont décidé d'officialiser leur union en redonnant vie au grand "Rock Mastard", retraité depuis 15 ans !
Septembre 2004, retour donc de "Rock Mastard" (avec Boucq au dessin, of course !) dans "Troisième Degré Lombard".
S'il a commencé dans l'illustration de presse avec des caricatures pour des magazines aussi renommés que Le Point, L'Expansion ou Playboy, c'est dans la bande dessinée que François Boucq explose véritablement.
De son expérience passée, il retire un goût prononcé pour les visages expressifs et le dessin fouillé, magnifié par un sens peu commun du cadrage et de la mise en scène. Il se fait connaître pour ses récits humoristiques, où l'absurde le dispute souvent à la parodie. Mais, doué d'une capacité de travail peu commune (il lui est arrivé de dessiner jusqu'à deux planches par jour, sans jamais renoncer à la qualité qui a fait sa réputation), il délaisse volontiers l'humour pour se consacrer à des récits plus réalistes.
Il adapte ainsi des romans de l'auteur américain Charyn (La femme du magicien, Bouche-du-diable), explore le western avec Jodorowsky, dans les pages de Bouncer, ou les services secrets du Vatican avec Sente (Le Janitor). Héritier direct d'un Giraud, Boucq a ouvert de nouvelles perspectives au dessin réaliste. Ce grand nom de la BD (Grand Prix du Festival d'Angoulême en 1998) est, en outre, l'illustrateur officiel des couvertures des Nouvelles Aventures de San Antonio au Fleuve Noir.
Au fil des années, cette synthèse entre caricature et rigueur, lisibilité et précision du dessin a donné naissance à un style unique, qui lui permet de faire vivre tous les genres de récits avec le même brio.