Il n'est, entre les commentateurs de Hobbes, qu'un point d'accord : le mythe de Léviathan qui donne forme à sa théorie de l'État, constitue une figure... > Lire la suite
Il n'est, entre les commentateurs de Hobbes, qu'un point d'accord : le mythe de Léviathan qui donne forme à sa théorie de l'État, constitue une figure majeure de la modernité politique. Au philosophe anglais est attribuée, selon les interprétations, la paternité du totalitarisme ou du libéralisme. On le déclare tantôt apôtre des régimes autoritaires, tantôt avocat des droits de l'individu. Sa défense de la monarchie masquerait, pour certains, une apologie de tout pouvoir établi de facto quand s'y dévoilerait, pour d'autres, une justification anticipée du despotisme éclairé ou encore un plaidoyer en faveur de l'État de droit protecteur des libertés et du bien-être des personnes. Qu'est-ce donc que cette souveraineté absolue dont Hobbes propose la théorie ? Quels rapports entretient-elle avec le fait historique de l'absolutisme ? Comment comprendre qu'elle ait pour principal point d'appui la notion de contrat social ? De quelles conceptions juridiques est-elle porteuse ? Rien, à cet égard, ne va de soi et si la doctrine politique de Hobbes révèle contradictions ou apories, encore convient-il d'en prendre l'exacte mesure afin d'en apprécier la fécondité. C'est alors qu'il peut apparaître que le discours de Hobbes sur la souveraineté doit être lu comme discours du pouvoir légitime et que, par là, s'y annonce le caractère absolu et libérateur de l'État moderne.