« Le journalisme mène à tout, proclamait un jour M. Prud'homme. L'auteur de ces lignes a pu vérifier tout à son goût l'exactitude de cette parole.... > Lire la suite
« Le journalisme mène à tout, proclamait un jour M. Prud'homme. L'auteur de ces lignes a pu vérifier tout à son goût l'exactitude de cette parole. [.] Le journalisme l'a même conduit un jour en prison pour son compte personnel. Charmant souvenir, dont il demande la permission d'entretenir un moment le lecteur. »
En mai 1909, Jules Fournier publie dans Le Nationaliste un article vitriolique intitulé « La prostitution de la justice ». Le jeune polémiste y accuse de partialité François Langelier et François-Xavier Lemieux, deux anciens organisateurs du Parti libéral devenus juges. Outré par le texte, le premier ministre du Québec Lomer Gouin ordonne que Jules Fournier soit traduit en justice. Le 12 juin, dans une salle comble de la ville de Québec, le journaliste comparait devant nul autre que François Langelier! Ce dernier aura tôt fait de le condamner à trois mois de détention.
Le temps passé à l'ombre lui inspire Souvenirs de prison, publié en 1910, véritable pamphlet dirigé contre le régime en place, mais aussi contre la situation faite aux détenus à la vieille prison de Québec. Avec sa verve rageuse, son humour mordant et sa dérision cinglante, ce récit est un document unique dans les annales de l'histoire du Québec.
Jules Fournier (1884-1918), par son écriture simple et efficace, s'est distingué comme l'une des têtes les plus fortes de l'histoire du journalisme au Québec.