Ce recueil est divisé en trois parties. La première partie, « Sous pênes », est la relation d'une expérience psychiatrique. On soumet la conscience... > Lire la suite
Ce recueil est divisé en trois parties. La première partie, « Sous pênes », est la relation d'une expérience psychiatrique. On soumet la conscience au « cliquetis des clés », au questionnement d'un moi, réel et imaginaire liés. Le poème sait nous rendre intimes des séquences de harcèlement, la brutalité des murs opaques - aussi bien entre nous et les autres. La deuxième partie, « Faîtes du temps », met en parallèle l'orgueil de l'être et sa réduction, son humiliation par tant de pressions, de limites. Un balancement assez désespéré. L'homme a beau se définir par l'image prométhenne du feu, sa tête n'est que celle d'un « héros inutile ». Devant le temps qui nous guette entre « l'ombre et la distance », contre la mort, notre volonté tente, de façon éphémère, de « confondre l'absolu ». Seules des mains de femme nous permettent de gagner une cohérence. La troisième partie, « Rémission de peine », voit l'angoisse refluer en mélancolie. La hantise de la dislocation, la violence de la peur, la nuit des temps pressentie, la mort présence vivante - comme encore persécutée par nos malheurs qui durent - des choses simples peuvent les contrecarer : les chapelles du Morbihan, la Bretagne debout, la femme, ce « livre de beauté ». Un Breton utilise avec passion des mots de marin contre un danger d'effritement. Ces poèmes sont imposés à Christian Le Roy comme par quelque chose qui le dépasse. Il y a là une approche verbale de nos racines, des cris face à la mort, dignes d'un vrai poète.