La culture continue-t-elle d'exister derrière les barreaux ? Le formidable témoignage d'un conseiller culturel sur la vie en prison, et l'humain.
Sortir, c'est avant tout une série de portraits contemporains peints dans la lumière de la taule. Valérie, Olivier, Stef, Flora, Erika, Léo, Rouquin, Aurélia, Kevin, Vlad, Jordan, José, et plein d'autres. Ils sont des travailleurs du SPIP, des surveillants pénitentiaires, des personnes détenu(e)s, des intervenants culturels, des artistes qui, à un moment ou un autre se retrouvent invités, entraînés, confrontés à la mission de Patrick Rigolet d'installer une animation culturelle dans en établissements pénitentiaires.
Certains clignent des yeux éblouis dans cette lumière nouvelle, certains s'en détournent en grognant, d'autres y prennent appui pour " sortir ". Sortir des habitudes, sortir des ornières, sortir des préjugés, sortir enfin de l'autre côté des murs.
Le premier portrait entre tous, en creux, est celui de Patrick, narrateur et principal protagoniste de cette aventure vraie. Portrait d'un idéaliste aux mains épaisses, à l'humanité non négociable, portrait d'un pragmatique éclairé qui veut parler à tout le monde, et que l'on accompagne au cour du Centre de Détention, dans les rouages raides et compliqués d'une administration oscillant entre arthrose et bonne volonté, dans les coursives où s'effilochent des vies tragiques et désolées, dans les couloirs du Palais de Justice à la recherche du soutien de la magistrature, dans le gymnase du centre où se produisent des artistes devant ce public empêché, public qui, à son tour, va se risquer dans la lumière des projecteurs au Théâtre de la ville, à travers la littérature, le cirque, la musique, le chant et le théâtre bien sûr.
Bruno Poissonnier, l'auteur, a travaillé pendant six années avec Patrick Rigolet au centre de détention comme intervenant en atelier d'écriture et connaît bien le milieu et la problématique d'y introduire de la " culture ".
Sortir est une suite logique à leur complicité professionnelle et à leur amitié.
Ils ont pensé ce livre de conversations en conversations, pendant des mois, chacun de sa place, soucieux qu'il trace un beau sillon, et que continuent d'y lever des graines de citoyenneté.