Le comte Aldebert de Chambrun vivait avec sa famille aux États-Unis. Il traverse l'Atlantique, se présente à un bureau de recrutement de l'armée française,... > Lire la suite
Le comte Aldebert de Chambrun vivait avec sa famille aux États-Unis. Il traverse l'Atlantique, se présente à un bureau de recrutement de l'armée française, et s'engage comme canonnier de deuxième classe. Devenu sous-lieutenant, il obtient de faire partie de l'expédition Foureau-Lamy, qui mettra deux ans pour traverser le Sahara. Il est blessé sur les bords du Tchad, à côté de son chef, le commandant Lamy, mortellement atteint. Quinze ans plus tard, il commande l'artillerie de la Division de fer à Verdun. Il rejoint Lyautey au Maroc, où il sauve Fez lors de la soudaine attaque d'Abd El-Krim. Il joue un rôle éminent, en 1939, auprès de Roosevelt, pour l'obtention de la loi prêt-bail, devient, pendant l'Occupation, le chef de l'Hôpital américain de Neuilly et négocie, au moment de la Libération, la reddition d'un régiment entier de la Wehrmacht, avec ses armes et son équipement. C'est d'abord l'époque où la France métropolitaine essaime sa couleur violette à travers les Atlas, et marque sa présence en A. E. F., en A. O. F., en Océanie, en Guyane, dans les cinq comptoirs de l'Inde. Un monde de devoir et de cloisonnement social. Une grande figure : le beau-frère du futur général, un certain Savorgnan de Brazza, vous savez, l'explorateur aux yeux de feu et à la barbe noire ! "Celui qui a donné un Empire à la France", et "dont la mémoire est pure de sang humain". Enfin, ce sont les arcanes des journées qui ont précédé la Libération de Paris, le déjeuner, Hôtel Matignon, d'Otto Abetz, ambassadeur d'Allemagne, Pierre Laval et Édouard Herriot... leur arrestation par les SS. Bref, plus de cinquante ans de vie intense au service de la France, reconstitués grâce aux archives familiales, et qui nous sont rendus par René de Chambrun, avec un rare bonheur de plume et une filiale considération.