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En philosophie, la question de la solitude a toujours été laissée à sa solitude de question. Les hommes n'ont cependant jamais manqué ni de se trouver ni de se penser seuls. Certes, nul d'entre nous n'est seul à être ni seul à être seul. Mais chacun est pour lui-même le seul non seulement à se sentir l'être, mais encore à connaître le double principe présidant à l'être seul. Car seul l'être peut être seul et seul l'être seul peut être. Sous cette lumière crue, une fois dépouillée de ses oripeaux que sont l'isolement et l'esseulement auxquels on la réduit aussi fréquemment qu'injustement, la solitude nue pourrait bien s'avérer le nom approprié de l'être et le dernier mot de l'individuation de l'ego. C'est là du moins la chose même que doit nous faire voir une phénoménologie de la solitude qui puisse entendre ces deux mots : solus ipse.