Les sociétés sont parfois la proie d'idées fixes inspirant des comportements passionnés ; c'est du moins l'impression qu'elles peuvent donner. Au... > Lire la suite
Les sociétés sont parfois la proie d'idées fixes inspirant des comportements passionnés ; c'est du moins l'impression qu'elles peuvent donner. Au Rwanda et en Côte-d'Ivoire C. Vidal a observé le « social selon les passions ». Dans ces deux « Afriques », les passions étudiées se sont imposées d'elles-mêmes : difficile en effet d'ignorer des situations où tant de groupes s'engagent, où tant d'individus prennent parti.
Au Rwanda, les violents ressentiments ethniques qui mobilisent les fractions européanisées de la population engendrent guerres civiles répétées, massacres et exodes depuis la fin des années cinquante. A la suite de quelle histoire politique et intellectuelle les passions ethniques ont-elles ainsi tout investi ? En Côte-d'Ivoire, les domaines de passion les mieux partagés touchent aux relations entre les citadins et leurs parents villageois ainsi qu 'aux rapports entre hommes et femmes. Les funérailles villageoises ou la pratique du mécénat sont des passions institutionnalisées, engageant l'honneur des individus et opérant l'intégration à des communautés rassemblées autour des riches et des puissants. Quant à la « guerre des sexes », elle fait rage en milieu urbain où les femmes en quête de leur autonomie s'affrontent aux hommes.
D'un ton nouveau dans sa manière d'approcher les sociétés africaines, Sociologie des passions impose une autre façon d'observer, et donc de découvrir.