Siloë, visage : un homme écrit sous la dictée du réel, « d'après nature », tout en commentant, par l'essentiel, « la litanie des faits »,... > Lire la suite
Siloë, visage : un homme écrit sous la dictée du réel, « d'après nature », tout en commentant, par l'essentiel, « la litanie des faits », les informations quotidiennes : les otages, les tremblements de terre, les coïncidences de l'Histoire. Où est la sagesse ? À quoi servons-nous ? Quelle unité dans tout cela ? Nuits : « Eaux, morts et nuits faces féminines du dieu ! ». Il s'agit bien de décrypter la nuit, ses pratiques, son avenir ; d'abord sous la forme de connotations libres, d'images de la culture et du Temple-ciel cher au poète (qui préfère « l'intuition cendrillon à la preuve froide ») ; ensuite, par une mise en rapport des notes issues de ces visions. Puissance illimitée du rêve. La mémoire, tuf d'origine, représente ici notre « commun onirique » et permet à notre imagination de remonter « aux jours carbonifères », c'est-à-dire « au cour de l'obsidienne ». La nuit est aussi le domaine des amants. Mais l'amoureuse n'est pas succube, elle est lumière posée « au lieu de chasse sombre ». Pour le poète, croyant, la nuit est le premier creuset dont « le sens célé » englobe l'illumination de la foi, les sens pluriels et « l'axe des mots du jour ». Un beau recueil.