Les chefs-d'oeuvre d'art pariétal ou d'art mobilier des civilisations chasseresses du Paléolithique supérieur, après avoir étonné les premiers préhistoriens,... > Lire la suite
Les chefs-d'oeuvre d'art pariétal ou d'art mobilier des civilisations chasseresses du Paléolithique supérieur, après avoir étonné les premiers préhistoriens, continuent à susciter l'engouement et l'intérêt des chercheurs modernes et l'admiration du public éclairé. Nombre de travaux scientifiques ou de vulgarisation leur ont été consacrés. L'étude des manifestations artistiques qui ont succédé à cet art quaternaire fait, à côté, figure de parent pauvre. Art qualifié de "barbare" par les uns, d"`énigmatique" par les autres, abstrait certes, au point qu'on hésite à employer à son propos le terme d'"art", il faut reconnaître qu'il est d'une approche difficile pour nos mentalités modernes. Difficile à dater, difficile à interpréter, il a été trop souvent abandonné par les archéologues sérieux aux élucubrations délirantes de certains auteurs. Il est resté, d'autre part, à peu près ignoré du grand public. Ce livre se propose de réhabiliter ces manifestations culturelles, élaborées par les premières communautés pastorales et agricoles de notre vieille Europe et de faire apparaître, au-delà de cet héritage peint ou gravé, un peu de l'âme humaine et de ses éternelles inquiétudes face au poids de la vie, face à la mort et au problème de la destinée. Il est également fort intéressant de montrer que cet art fut, pendant des millénaires, une forme d'expression plus logique qu'il n'y paraît, une démarche tâtonnante vers un mode d'expression plus parfait : l'écriture.
Jean Abélanet, conservateurdu musée de préhistoire de Tautavel, l'un des meilleurs spécialistes de l'art rupestre, est connu pour ses travaux en Roussillon et au Mont-Bégo. Loin d'observer la froideur de certains préhistoriens, il pousse ses observations jusqu'à l'interprétation et fait parler pour nous ces pierres chargées de signes et pourtant muettes.