Dédaigner le monde et exiger de lui la gloire, c'est la contradiction à laquelle est soumis, au dire de Mallarmé, tout écrivain digne de ce nom. En... > Lire la suite
Dédaigner le monde et exiger de lui la gloire, c'est la contradiction à laquelle est soumis, au dire de Mallarmé, tout écrivain digne de ce nom. En témoignent ici, exemplairement, Flaubert, Proust, Léautaud. Se cloîtrant à Croisset pour écrire ses romans, Flaubert finit par céder aux tentations de Paris, écartelé entre l'ascèse du style et la monnaie du divertissement. Reclus dans sa chambre tapissée de liège au cour de la capitale, Proust parcourt, malade et mondain, les cercles de l'enfer intime et des salons brillants, sans que cessent jamais son travail de créateur ni sa soif de reconnaissance. Misanthrope et zoolâtre, Léautaud, de son placard du Mercure de France, est peut-être le seul des trois à régler la distance qui lui permet de savourer la notoriété sans rien attendre du lecteur.