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« Père, gardez-vous à droite ! Père, gardez-vous à gauche ! » Ainsi, le jeune Philippe prévenait-il le roi Jean le Bon, en combattant à ses côtés à Poitiers. C'est un combat de ce genre, que l'auteur mène dans ce livre, conscient que la démocratie se trouve menacée aujourd'hui, , au moins autant sur son extrême-gauche que sur son extrême-droite. Et, depuis la défaite des régimes totalitaires allemand et italien, la menace à l'extrême-gauche est devenue même la plus redoutable.
C'est pourquoi, si l'auteur consacre les deux premiers chapitres à défendre la démocratie et la liberté, face à un contradicteur de droite, il emploie les autres chapitres de son livre à la réfutation du totalitarisme communiste. On a souvent dit que le communisme était devenu une religion. L'auteur n'est pas loin de le penser. Mais il croit que c'est une religion fausse, et il s'applique à le montrer. Cent ans après le « Manifeste communiste », on trouvera ici une tentative, la première peut-être aussi complète, pour réfuter le marxisme, du point de vue des droits et des libertés imprescriptibles de la personne humaine. Or, c'est là le point de vue même des grands révolutionnaires de 1789. Ce sont les Droits de l'Homme que le totalitarisme communiste remet en question. C'est pour les défendre que l'auteur mène son combat : « Il faut refaire la Révolution française ! » déclare-t-il.
Aujourd'hui, où tout le monde se jette le mot de démocratie à la tête, chacun y mettant autre chose, il est indispensable de commencer par définir ce que l'on entend soi-même par ce terme. L'auteur n'y manque pas. Un citoyen libre s'adresse ici à d'autres citoyens libres. Comme il le spécifie encore, il n'écrit pas pour les gouvernants, mais pour les gouvernés, pour éclairer cette opinion de l'homme de la rue, qui est déterminante en démocratie, puisque c'est elle qui oriente la politique générale de la nation. Si bien que l'on a, dans « Le combat de Poitiers » un ouvrage qui prend, en quelque sorte, le contre-pied même du fameux traité de Machiavel : « Le Prince ».
Enfin, nous ne saurions trop recommander au lecteur de ne pas feuilleter ce livre, mais de le lire d'un bout à l'autre. Telle objection qu'il pourra faire à tel argument de l'auteur, il y aura souvent des chances qu'il en trouve la réponse en quelque autre endroit de l'ouvrage.