Qui de nous n'aurait pas pleuréà la mort de Joli-Coeur ?
Rappelez-vous, Joli-Coeur, le singe de Vitalis, musicien de rue, montreur de spectacles... > Lire la suite
Qui de nous n'aurait pas pleuréà la mort de Joli-Coeur ?
Rappelez-vous, Joli-Coeur, le singe de Vitalis, musicien de rue, montreur de spectacles par les villages, avec son singe et son chien Capi.
Sans Famille a été pour des milliers et milliers d'entre nous le livre de l'enfance, le grand livre de l'initiation.
L'enfant trouvé, vendu par le méchant pour 40 francs au musicien errant, mais c'est celui qui lui apprendra à lire, chanter et jouer de la harpe.
Nous vivions alors chacun dans nos villages. Le monde était inconnu. Perec lui aussi se gavera de ces livres comme Le tour de France de deux enfants, qui nous permettaient de savoir ce qu'il en était, au-delà de l'horizon visible.
Vitalis va emmener Rémi de ville en ville, par les provinces, jusqu'à Paris. Il y aura la prison, l'injustice, et l'hiver avec la mort du petit singe. Puis Paris et cet aperçu sur l'enfer. Vitalis n'y survivra pas.
L'orphelin s'en va seul, apprend tous les métiers. Il sera jardinier, il descendra dans la mine. Et puis le rejoindra Matta, Italien comme l'était Vitalis, musicien né, et avec qui la musique des rues revient au premier plan.
Tout ce livre est une obsession de musique. Avec la musique (ou le clown qui les sauvera à la fin), on peut se tirer de toute adversité.
Bien sûr, dessous, le sombre roman de l'enfant volé, puis le long chemin des retrouvailles.
Comment ne pas renouer adulte avec Vitalis et Rémi, dans un nouveau destin numérique ? La carte de France, explorée par les villages, est restée la même, et l'immense humanité de ce texte.
FB