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« Nous les élevons comme des saintes, puis nous les livrons comme des pouliches », tel est, brièvement résumé par George Sand, le lot des jeunes filles au XIXe siècle. Leur cadre de vie ? Parfois la famille, où l'on pratique la manière « douce », le plus souvent le couvent et le pensionnat où l'hygiène et la discipline ont de quoi étonner. Leur instruction ? Légère, puisque les bas-bleus sont immariables. La botanique est asexuée, la mythologie revue et corrigée ; on s'occupe avant tout des arts d'agrément, du maintien et du savoir-vivre, de la « science domestique ». Leur plaisir ? Les bains de mer, même si elles se baignent avec un corset et sur une plage strictement réservée aux femmes. Leur destinée ? Épouser une « moitié » qui a souvent le double de leur âge, mais conserve parfois l'attrait de l'inconnu. Et l'amour ?... « On finit toujours par aimer le père de ses enfants ! »On suit les jeunes filles du pensionnat au premier bal, puis de la première entrevue avec leur prétendant jusqu'à leur nuit de noces. Rien de ce qui touche leur vie quotidienne n'est laissé dans l'ombre, depuis les coulisses de la beauté jusqu'à la ceinture de chasteté qui les préserve de l'onanisme. On découvre alors une éducation morale et religieuse incroyable et pleine de contradictions, puisque, après avoir répété à la pensionnaire « Priez », on ordonne à la débutante « Plaisez ».