Immonde, donc répugnant. Mais est-ce le seul sens possible?? Pas sûr, car bien souvent les textes de Kafka paraissent réactiver le sens littéral du... > Lire la suite
Immonde, donc répugnant. Mais est-ce le seul sens possible?? Pas sûr, car bien souvent les textes de Kafka paraissent réactiver le sens littéral du mot ou ce qui peut être interprété comme tel : l'immonde comme négation du monde. Quand on compare la langue française et la langue allemande, on constate que si cette dernière a des mots pour dire le répugnant et ses synonymes, elle n'en a pas pour dire l'immonde comme négation du monde. Or, ce que nous avons expérimenté - merveille de la littérature?? -, c'est que la prose simple et concrète de Kafka comporte assez d'idéalité internationale pour s'évader quelques instants de la langue allemande, suggérant alors aux esprits français le concept de l'immonde comme négation du monde. Une question ici ne peut manquer de se poser : quel est au juste le lien, chez Kafka, entre l'immonde comme immondice et l'immonde comme négation du monde?? Ou plutôt : peut-on vraiment parler de lien quand on remarque que l'immondice et la négation du monde sont le plus souvent mêlées?? Mieux : sous un certain rapport, ne sont-elles pas les deux faces de la même médaille?? C'est dire s'il devient impossible de confiner l'immondice dans la signification de déchet. Il faut élargir son champ sémantique. L'immondice : non plus seulement la saleté ou le déchet, mais encore l'état d'une chose ou d'un être qui nie le monde.