Il commence une phrase et s'arrête. Étonné par ce qu'il vient d'entendre. Ou parce que l'intéressant d'une phrase, c'est de la commencer. Il la laisse... > Lire la suite
Il commence une phrase et s'arrête. Étonné par ce qu'il vient d'entendre. Ou parce que l'intéressant d'une phrase, c'est de la commencer. Il la laisse planer dans l'espace. Mille personnes regardent planer un début de phrase dans l'espace. Et le temps s'arrête. Pas pour longtemps. Il suffit d'un courant d'air pour qu'elle s'envole. Rufus, c'est le temps en suspens. Ce qui l'intéresse, c'est l'instant. Il redonne vie à l'instant. Il redonne sa chance à l'instant. Il nous donne la chance de donner un sens à l'instant. Il nous invite à partager avec lui l'instant d'un début de phrase dans l'espace. Il nous invite même à la prolonger à notre idée. Il la commence. À nous de la continuer. Rufus, à l'écoute de lui-même, découvre avec nous les mots qu'il invente. Chaque mot sorti de sa bouche semble imprévu. Et Rufus devient imprévisible. Il nous surprend parce qu'il se surprend. Et si personne ne le comprend, il nous rassure en nous donnant l'impression que celui qui le comprend le moins, c'est encore lui. Et l'exemple de quelqu'un qui ne se comprend pas lui-même, nous touche. Parce qu'il nous ressemble. Au point de nous identifier à lui. Et c'est à ce moment que nous comprenons l'évidence. Rufus, c'est nous.