Richard Wagner ou le Salut corrompu

« Wagner n'a médité aucun problème plus intensément que celui du salut. » (Friedrich Nietzsche) Richard Wagner se voulait poète autant que musicien. Il écrivit lui-même les livrets de ses opéras, qu'il revendiquait au même titre que la musique. C'est à eux qu'Alain Galliari s'attache dans ce livre, selon une optique généralement négligée, bien qu'elle soit centrale dans l'univers wagnérien : la quête du Salut. Du Hollandais volant (1841) à Parsifal (1879), les héros wagnériens sont tous habités par la promesse de rédemption qui est au cour de la Révélation chrétienne.
C'est pourtant le chemin inverse que l'ouvre du musicien emprunte, en vertu d'un secret refus qu'Alain Galliari cherche à approcher. Suivre les héros wagnériens dans leur quête du Salut revient ainsi, paradoxalement, à observer l'ouvre subtile du Mal : égarer les cours qui cherchent Dieu, afin de les amener à préférer être comme des dieux plutôt qu'à l'image de Dieu. Cet essai décapant révèle un Wagner inattendu.