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Nous constatons que les espaces que nous partageons, les lieux où nous cohabitons, sont de moins en moins hospitaliers. Ils sont à l'image de nos relations sociales, de plus en plus marquées par la méfiance, l'inimitié, le désengagement, la compétition. La crise politique de l'hospitalité nous renvoie aussi à une crise de nos imaginaires, comme le souligne avec justesse l'écrivain Patrick Chamoiseau. La mondialisation néolibérale a aseptisé notre rapport au monde et à l'Autre, tout en le chargeant d'une violence inouïe, au nom d'une logique économique étroite et infernale. Comment en sommes-nous venus à compter les personnes qui composent ces masses migrantes avant d'attester leur humanité?
Notre époque en est aussi une de grands paradoxes : on s'applique à rendre le monde inhospitalier, alors même qu'on se gargarise de « vivre-ensemble » et de « nécessité de construire ou de reconstruire un monde commun ». Mais alors que tout s'effondre - c'est presque inévitable -, comment élaborer une véritable éthique de l'hospitalité, afin de repenser notre rapport au monde et à autrui?