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L?Europe en formation ne présente pas de destinée manifeste, d?où la difficulté à construire son histoire en évitant la juxtaposition des points de vue nationaux. Ce numéro présente donc une réflexion résolument transversale sur les relations entre circulation et identité, du XVIIIe siècle aux effets du 11 septembre. En renversant la proposition habituelle sur les rapports entre la mobilité et les identités nationales, il veut montrer que l?occultation du cosmopolitisme dessine en creux les contours d?un principe de circulation européen. Si l?effort entrepris par les hommes du XVIIIe siècle pour concevoir une civilisation admettant la tension entre cosmopolitisme et enracinement n?a guère eu de postérité déclarée, les modes de refoulement tout comme les formes contemporaines de réactivation signalent la permanence d?une troisième voie sous-estimée entre nationalisme et communautarisme. Les contributions ici réunies, montrent comment s?organisent les contradictions entre les deux principes constitutifs qui, en dominant la marche de l?Europe, ont fabriqué, matériellement et mentalement, des Européens, pour le meilleur et pour le pire.