Michel Boldoduc s'était déjà fait connaître par deux romans, « L'encerclé vif » et « Le bateau de craie », et par une pièce de théâtre,... > Lire la suite
Michel Boldoduc s'était déjà fait connaître par deux romans, « L'encerclé vif » et « Le bateau de craie », et par une pièce de théâtre, « Les remontoires », trois ouvres publiées par Gallimard. Disparu prématurément en 1989, il venait d'achever Rétaorah, chronique « imaginaire » d'une ville sans doute gréco-arabe, clôturant une grande civilisation par une agonie épicurienne. Ce texte à mi-chemin du roman et du récit est dû à un écrivain qui s'était tenu à l'écart des courants littéraires ou médiatiques, leur préférant la thébaïde d'une écriture lentement maturée ; il est aussi le parcours dramatique d'un homme rongé d'avance par la perspective de sa propre destruction. En attendant, Boldoduc nous conduit dans le lacis des rues et des vies secrètes de la cité condamnée ; dans le creuset des passions au sein d'un univers achevé mais encore assez fécond pour colorer violemment son crépuscule. Des touches d'humour très fines ainsi qu'un art certain pour saisir au passage les bonheurs quotidiens, viennent à propos relativiser l'atmosphère de « déclin ».