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En 1880, l'Europe, convaincue de sa supériorité technique et de sa mission civilisatrice, envoie ses soldats prendre possession des territoires africains que se partagent ses diplomates. Révoltes, rébellions, migrations, grèves, boycotts, pétitions, renvois de délégations. Longtemps minimisées, sous-évaluées ou dissimulées, on compte pourtant pas moins de 2 000 manifestations de résistance armée au cours de la seconde moitié du xixe siècle.
Loin d'avoir accepté leur sort, des figures comme Muhammad Ahmad le Mahdi, le messie islamique, Ahmadou Bamba, le mystique soufi, Samory Touré, le « Napoléon des savanes » ou Rabah, le seigneur de guerre esclavagiste, se sont élevées contre cet impérialisme européen.
Un pays en particulier incarne le cri de révolte des peuples africains : l'Éthiopie. En 1896, à la bataille d'Adoua, Ménélik II met un brusque coup d'arrêt aux prétentions italiennes. Le tournant du xxe siècle voit pour la première fois un pays africain assurer son indépendance et imposer sa souveraineté. Une victoire qui entre dans l'Histoire : Adoua devient un véritable mythe et un symbole international, essentiel à la naissance du panafricanisme.
La course à la colonisation n'était pas jouée d'avance : c'est ce que montre le récit vif et captivant de ces combattants africains.