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Parmi les questions auxquelles l'histoire de la Révolution française n'a pas donné de réponses définitives, la définition « du » politique demeure toujours irrésolue. Cette indécision est d'autant plus grande que l'historiographie actuelle ne s'intéresse plus seulement aux « grands » hommes mais qu'elle prend en compte les multiples interventions dans le « domaine politique ». Entrent en ligne de compte toutes les actions symboliques et culturelles qui donnent du sens à la période. Au premier plan des interrogations se trouvent alors les représentations que les hommes et les femmes de la fin du xviiie et du début du xixe siècles ont mobilisées pour peser sur le destin collectif. L'objet du livre est l'étude de la confrontation de ces représentations mentales, linguistiques, iconographiques et rituelles et du pouvoir, exercé, contesté, imaginé pour bâtir « le » politique. L'ouvrage rassemble les communications présentées lors d'un colloque international tenu à Paris en juin 2004, réunissant des spécialistes français, américains et allemands. Tout l'éventail des médias, des pratiques et des espaces de « la politique symbolique » a été parcouru par les auteurs : de la peinture aux symboles abstraits et aux arts graphiques, des discours et des pamphlets politiques aux chansons révolutionnaires, du théâtre et des fêtes aux banquets et aux cérémonies funéraires. Entre 1789-1830 la lutte est permanente autour de telles représentations. Les acteurs politiques rivalisent entre eux pour accaparer le pouvoir d'interprétation officiel et imposer leur propre vision de « l'unique » représentation de la société. Or aucune interprétation officielle ne survit pendant longtemps. Le présent volume participe au débat sur le caractère intrinsèque de la société contemporaine, condamnée à gérer la tension inévitable entre sa volonté d'unité et les conflits qui la menacent. Comme pour d'autres domaines, la Révolution française est bien ce « laboratoire » contenant en germe les éléments déterminants des conflits à venir.