Le sens brille par son absence, la souffrance s'empare de tous les vivants, « l'émerveillement a trop de verrous ». Il faut pourtant essayer des images,... > Lire la suite
Le sens brille par son absence, la souffrance s'empare de tous les vivants, « l'émerveillement a trop de verrous ». Il faut pourtant essayer des images, inventer à même l'obscurité aveugle une lumière inédite.
Contemplation du désastre, Refuge pour ténèbres est l'offrande d'une voix dépouillée qui refuse de céder à l'abattement. S'y révèlent le noir trompeur du ciel infini, les lueurs des étoiles défuntes qui nous parviennent ; le noir plein d'aspérités de la terre, habitée jusqu'en son noyau.
Devant l'abîme, le poète ne recule pas. Il a l'habitude : « le vide est mon premier chien ». Avec ferveur, ces poèmes denses et sombres composent « une cosmogonie des bas-fonds », le portrait tout en nuances des profondeurs du monde.
Stéphane Jean est né à Montréal et habite maintenant Gatineau. Il est archiviste à la Section Arts et culture à Bibliothèque et Archives Canada. La patience des labyrinthes est son troisième ouvrage aux Herbes rouges.