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Depuis la fin des années soixante, pour bon nombre de cinéastes et de romanciers européens, le nazisme n'est plus ce qu'il était. Saul Friedländer décèle à travers leurs ouvres - sans qu'il y ait volonté apologétique - le renouveau d'une certaine fascination dont le ressort, hier comme aujourd'hui, est un réseau d'émotions contradictoires. Il découvre aussi une impossibilité totale à affronter l'inacceptable, d'où un recours à l'exorcisme, à l'inversion des signes et des situations dont le dernier avatar est la négation même de l'holocauste. L'exposition des fantasmes et le refoulement des faits, indissociablement liés, autorisent cette fascination qui, dès lors, peut tracer son chemin dans nos consciences. Sans porter de jugement de valeur, sans aucun discours moralisant, Saul Friedländer constate que les jeux ne sont plus interdits. Est-ce dire qu'ils ne sont plus dangereux ?