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En vue de lutter contre les ségrégations socio-résidentielles et la paupérisation des quartiers d'habitat social, la politique nationale française en matière de renouvellement urbain a fixé des objectifs ambitieux, mettant l'accent sur l'accroissement des démolitions. Dans le cadre de ces opérations, les habitants sont appelés, dans les limites de leur compétence, à participer à la définition d'un projet pour leurs quartiers. Ils sont également contraints par un relogement imposé dont le bon déroulement dépend de la qualité de l'offre résidentielle proposée. Cette dernière lorsqu'elle fait l'objet d'une adhésion de la part des habitants et répond à leurs attentes, stimule leur désir d'appropriation. Dans le cas contraire, lorsque la forme urbaine est dépréciée, elle ne fait qu'empirer la situation du repli territorial auquel la démolition-reconstruction tente d'apporter des solutions. Notre ouvrage analyse, à partir d'une démarche d'enquête ethno-méthodologique, comment le relogement et le post-relogement ont-ils été perçus et vécus différemment par les habitants, entre le deux sites étudiés. Ces derniers sont situés dans la banlieue nord marseillaise et présentent des contrastes majeurs du point de vue de l'offre résidentielle proposée. Alors que la copropriété Bellevue, grand ensemble des années 60 construit afin d'accueillir les « pieds-noirs » de retour d'Algérie, fait l'objet d'une dé-densification par démolition partielle, la Cité Bassens, quant à elle, subit une démolition totale. Cette cité de transit construite afin de reloger les populations en provenance des bidonvilles, s'est vue remplacée par des habitations de type semi-individuel.