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La politique répressive du gouvernement de Vichy a nécessité la création de camps d'internement sur le territoire national. Écrouves, petite commune de la banlieue de Toul, a été le Drancy lorrain, avec plus de quatre mille internés en trois ans. Dépendant de l'administration française, le camp d'Écrouves avait été prévu pour emprisonner les opposants au régime (communistes, gaullistes et résistants) et les trafiquants de marché noir. Les uns et les autres devaient y purger une peine généralement brève. Avec la mainmise des autorités allemandes sur le camp, Écrouves est devenu, parallèlement à sa fonction première, un centre de transit avant la déportation vers les camps de travail forcé et d'extermination outre-Rhin. Victimes de persécutions, arrêtés selon un plan dont le caractère systématique est prouvé, les juifs ont représenté près de la moitié des effectifs d'Écrouves. L'exploitation d'une documentation inédite considérable a permis à Françoise Job de tirer d'un oubli total les conditions d'arrestation des internés et de mettre en évidence l'ambiguïté des comportements de certains responsables administratifs de cette période trouble. S'attachant à décrire dans le détail la vie quotidienne d'un camp d'internement en France sous l'Occupation, l'auteur a complété son étude historique par la nomenclature et l'index de près de mille huit cents internés juifs, alsaciens et lorrains pour la plupart, qui ont transité par Écrouves, avant d'être « transférés pour une destination inconnue » d'où bien peu revinrent.