Ruiné par la performance de la machine économique libérale américaine, l'Empire soviétique a implosé. Devenus la seule puissance militaire crédible,... > Lire la suite
Ruiné par la performance de la machine économique libérale américaine, l'Empire soviétique a implosé. Devenus la seule puissance militaire crédible, les États-Unis ont alors entrepris de coloniser le reste du monde en utilisant toutes les armes de la guerre économique, une guerre « propre » où les chômeurs se sont substitués aux cadavres des champs de bataille du passé : CNN, Coca Cola, Mc Donald, Nike et Disneyland sont les meilleurs ambassadeurs de l'Amérique auprès de la jeunesse du monde entier. Et quand subsistent des poches de résistance, la CIA force le destin en couvrant et finançant des opérations visant à déstabiliser les pays et les régions du monde où leurs parts de marché sont insuffisantes. John Deutch, ancien patron de la CIA, n'a-t-il pas déclaré : « L'économie est devenue tout autant un enjeu de puissance que le nombre de têtes nucléaires que possède un pays [...] ? » Quant à Madeleine Albright, l'égérie du « panaméricanisme planétaire », elle a pris la peine de préciser, comme si nous n'avions pas bien compris : « [...] aussi souvent que cela sera possible, nous agirons avec l'accord de l'ONU. Mais, quand cela ne le sera pas, nous agirons seuls. ». À travers ce livre, Daniel Rémy dresse le bilan implacable d'une Amérique affichant clairement ses ambitions en même temps qu'il démonte les mécanismes de sa stratégie. Puisse ce constat tirer de leur torpeur nos vieilles démocraties essoufflées et repues des batailles du passé. À moins qu'il ne soit déjà trop tard...