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On croit généralement que la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, signifiait la volonté des Français de mettre fin à la monarchie, d'établir la république. Idée fausse ! Jusqu'en 1791, la Révolution ne voulait mettre fin qu'aux abus de l'Ancien Régime. Pas au règne du souverain. Le récit de Charles Rickard montre les efforts - couronnés de succès - des hommes du Tiers-État, pères de la Révolution, pour réhabiliter Louis XVI après le malheureux épisode de la fuite à Varennes présentée comme un « enlèvement ». L'entente renouvelée entre le roi et l'Assemblée, sous le signe de la Déclaration des droits de l'homme, préambule de la Constitution acceptée par le roi, allait être l'ouvre de Barnave, le Dauphinois épris de liberté, qu'on disait amoureux de Marie-Antoinette et rival de Fersen... Barnave aurait-il pu sauver à la fois la Révolution assagie et la monarchie (constitutionnelle), en accédant aux fonctions de Premier ministre du roi... ou, plus exactement, de la reine ? Si Robespierre et Pétion, chefs de l'extrême-Gauche, n'avaient pas reçu le renfort de la droite obtuse - la droite la plus bête du monde, disait-on alors - et celui de nombre de ses prétendus « amis », qui ne lui pardonnaient ni son talent ni les faveurs de Marie-Antoinette dont ils le croyaient comblé, le destin eût été peut-être plus économe du sang français... Aventure humaine, trop humaine... qui apparaît à travers les mots frémissants prononcés à l'Assemblée, et saisis sur le vif par les premiers « tachygraphes », c'est-à-dire les premiers sténographes de l'Histoire, à qui l'auteur doit l'essentiel de ses surprenantes découvertes, dont celle de la grave erreur de Michelet, point de départ de ce récit. Charles Rickard a connu, à des postes élevés de responsabilité dans la fonction publique et dans la Résistance, les bouleversements de 1940 et 1944. Ces souvenirs lui ont permis de ressentir - et de présenter sous un nouvel éclairage - les comportements humains des personnages de la Révolution : idéalisme, fanatisme, ambitions de carrière, enchaînement des excès, vertige des passions... Et leur jeunesse !... Et leur courage !... Et leur legs impérissable : la Déclaration des droits de l'homme !