La fin des années 90 est marquée par l'amplification du discours sur la « crise » du disque classique. Le développement de nouveaux supports et les... > Lire la suite
La fin des années 90 est marquée par l'amplification du discours sur la « crise » du disque classique. Le développement de nouveaux supports et les répercussions hypothétiques d'Internet sur la fonction d'éditeur entretiennent ce débat passionnel. Alors que le microsillon a fait tourner l'industrie du disque pendant trente ans, l'heure du bilan post-mortem aurait donc déjà sonné pour le C. D. En reprenant et en prolongeant les analyses traditionnelles sur les industries culturelles, l'auteur étudie le secteur musical classique à partir de sa principale originalité : l'activité de l'ensemble des acteurs se concentre sur la valorisation d'un répertoire largement fermé à la création contemporaine et centré sur un nombre réduit d'ouvres du grand répertoire. Au sein d'un catalogue proposant 50 versions des Symphonies de Beethoven et 200 des Quatre Saisons de Vivaldi, comment artistes et éditeurs peuvent-ils sortir d'une situation concurrentielle exacerbée que l'exploitation extensive des stocks opérée depuis 15 ans rend aujourd'hui particulièrement critique ? Cette question permet de mettre en évidence les mécanismes d'interpénétration de plus en plus poussée entre l'économie du concert et la musique enregistrée et le rôle central de l'interprète dans le renouvellement stylistique. La mise en relation des logiques éditoriales, des contraintes techniques et des choix artistiques montre que le discours et les stratégies de marketing n'interviennent pas uniquement en aval de la production mais relient l'ensemble des acteurs pendant toute la phase de production.