Cet ouvrage, dont le titre général évoque une vaste question d'actualité, est en réalité centré sur l'étude des relations que l'homme entretient avec ses semblables proches. Que l'on considère la société comme un ensemble de structures, dans lequel les comportements prennent leur signification, ou que l'on mette l'accent sur l'importance des échanges interpersonnels, éléments constitutifs de la texture sociale, il reste à s'interroger sur la façon dont les hommes vivent les relations nécessaires avec autrui, et à tenter de la comprendre.
Dans ce livre d'initiation, l'auteur vise à dégager un certain nombre de problèmes fondamentaux, et à proposer des modèles comme méthode d'étude.
Il serait vain d'en attendre une revue exhaustive des problèmes posés, ou d'y chercher des procédés immédiatement utilisables. Les questions restent ouvertes, et les conseils sont des invites à en apprendre davantage.
Les relations affinitaires retiennent d'abord l'attention. Conditions et modalités de l'évolution de ces échanges chaleureux entre les êtres, font l'objet d'un premier chapitre. Dans la ligne de l'ouvrage, les méthodes sociométriques, instruments précieux mais de maniement délicat, donnent lieu à quelques développements.
Mais l'homme vit rarement seul, ou entouré d'amis choisis ; il est, tous les jours, confronté aux réalités de la vie de groupe, par rapport auxquelles il se définit.
Ces groupes, d'ailleurs nombreux, ont une organisation et une évolution qui leur sont propres. Un groupe naît, évolue et meurt : tel est le thème du deuxième chapitre, qui s'achève sur la présentation de quelques illustrations.
La vie sociale, toutefois, n'est pas une abstraction, ou n'est pas seulement vécue au niveau le plus intime de l'être : elle marque le sol de son empreinte, elle organise l'espace ; elle est rapprochement, mais elle est aussi distance.
Les affinités émergent ; les groupes fonctionnent dans un certain espace social, qui n'est pas seulement géographique, mais encore et surtout statutaire. C'est toute une approche, en termes de psychologie écologique, qui est proposée au lecteur dans le dernier chapitre. D'ailleurs, ce lecteur sera, sans doute, plus sensibilisé qu'informé, plus mis en appétit que rassasié. Mais s'il a acquis davantage de lucidité devant les phénomènes sociaux dans lesquels il se trouve nécessairement impliqué, l'ouvrage aura atteint le but qui lui était assigné.
Il s'adresse à tous, bien sûr, mais surtout à ceux que leurs fonctions d'enseignant, d'animateur, de cadre rendent soucieux de comprendre les mécanismes de la vie sociale réelle. Les étudiants de toutes les disciplines le retiendront en tant que document préparatoire à des études plus spécifiques.